« La critique est aisée…

… mais l’art est difficile. »

Et Philippe Néricault, l’auteur de cette célèbre maxime, avait cent fois raison !

Oui, il est bien plus facile d’émettre des jugements que de se lancer dans le travail de création.

Pour autant, si nous sommes si souvent sollicitées pour effectuer des évaluations de textes, c’est bien parce que nous maîtrisons les deux aspects du processus : Marie-Pierre et moi portons depuis longtemps la double casquette auteur/éditeur et comprenons les difficultés propres à chaque rôle…

De plus, dans le cadre des missions de notre maison d’édition, nous avons plus de dix ans de recul dans la pratique de cette compétence, notamment au sein de notre comité de lecture et dans le cadre du travail éditorial effectué sur les textes que nous publions : déterminer les axes de progrès, pointer les « failles » d’une œuvre, proposer des améliorations, mettre l’accent sur ses qualités… tout cela fait partie de notre quotidien professionnel.

Ceci étant, lorsqu’un auteur indépendant nous confie la mission d’évaluer son œuvre – et, donc, nous rémunère précisément pour que nous émettions des critiques et lui proposions un plan de travail –, il peut arriver qu’il prenne mal nos retours. Même lorsque nous le faisons avec le plus de tact possible et mettons l’accent sur le potentiel du texte…

C’est heureusement très rare, car la plupart des écrivains débutants attendent de nous, justement, que nous leur donnions des conseils et fassions preuve d’exigence… mais cela arrive de temps en temps.

Et, en effet, il est impossible d’évoluer et de s’améliorer si l’on reste avec ses œillères ou que l’on ne recherche que des compliments. De son ego ou de ce qu’on livre au monde, qu’est-ce qui est le plus important ?

Alors, oui, l’art est difficile. Tout comme la critique, lorsqu’elle se veut constructive…