Carte blanche à Frédéric Tort

Dans quelques jours, nous aurons le plaisir de vous proposer la nouvelle trilogie de Frédéric Tort, Insight.
Frédéric est auteur chez nous d’un premier roman,
Les Bourriques. Nous lui donnons la parole à l’occasion de la sortie de cette nouvelle œuvre, originale et ambitieuse !

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Votre trilogie, Insight, sort à partir du 16/10/2023 aux EHJ (Acte II le 30/10 et Acte III le 13/11). Pouvez-vous nous en dire plus sur cette œuvre ?

 

C’est une trilogie qui décrit la convalescence d’Alexandre, un romancier bloqué par trop de traumatismes, qui décide de se soigner après une tentative de suicide.
Tandis qu’il commence une thérapie avec le singulier docteur Lefol, nous suivons en parallèle les tribulations rocambolesques de l’inconscient d’Alexandre, Alexis, qui va vivre mille aventures pour libérer son monde intérieur de l’emprise de trois mystérieux dictateurs.

 

Comme je suis un amoureux des divertissements de grand spectacle, il me tenait à cœur de dépeindre un voyage grandiose pour narrer cette histoire intimiste.
Le contraste se devait d’être frappant entre la réalité d’Alexandre et les péripéties extraordinaires de son inconscient.
Il y a un ennemi létal, monsieur Angoisse, il y a des combats, des tricheries, des paysages, des batailles gigantesques, de l’amitié, des trahisons, des complots, de belles victoires et de sombres défaites. Tout ce qui fait un bon roman d’aventures.

 

C’est une fantaisie psychologique, qui mélange les genres et qui baigne dans les références de films ayant marqué ma vie. Aussi divertissante que profonde, c’est une drôle de mayonnaise qui a pris forme et qui s’avère être très goûteuse pour assaisonner les moments de lecture.

 

Il s’agit d’un sujet très différent du premier roman, Les Bourriques, que vous avez publié chez EHJ. Comment avez-vous choisi ce thème ?

 

L’écriture d’un roman est une aventure très personnelle, interminable et, parfois, douloureuse. Ce sont de longs mois de travail et de doutes.
Le choix du sujet est donc tout aussi personnel et important. Il doit vous tenir à cœur. Très souvent issu d’une expérience propre, ou bien de faits divers qui nous ont émus, affectés, attendris, navrés, remués ou, tout simplement, intéressés.

 

Les Bourriques touchait un thème assez générique. Les familles brisées par la mauvaise gestion d’un héritage courent les rues. C’est un fléau qui a ravagé la génération de mes parents et qui a impacté ma vie, d’une certaine façon. Je me suis inspiré de cette histoire ainsi que d’anecdotes puisées au gré de mes rencontres.
J’ai parsemé le tout de bribes personnelles, quelques éclats de ma personne, sans trop oser tout de même. La peur de me montrer à nu, d’être hué était plus forte dans ce premier opus.

 

Insight est une œuvre beaucoup plus introspective, qui sort tout droit des zones obscures autant que lumineuses de mon cerveau. Le livre traite du syndrome de l’imposteur. J’ai enduré cette pathologie depuis ma plus tendre enfance. C’est un fléau qui ravage énormément d’existences, qui détruit les rêves et piétine les illusions.
J’ai pensé qu’il serait cathartique d’en écrire une histoire complètement folle.
Le syndrome de l’imposteur est un anéantissement d’impulsions de vie, j’ai donc choisi d’y opposer la création et l’imagination. Il faut toujours opposer la vie à la mort.

 


Votre trilogie porte un titre mystérieux au premier abord, pouvez-vous nous en dire plus sans déflorer l’intrigue ?

 

J’ai choisi Insight comme titre, car c’est un terme anglais utilisé en psychologie pour signifier « un moment privilégié de prise de conscience ». « Rendre conscient l’inconscient ».
C’est un mot qui n’a pas d’équivalent en français et qui, pourtant, représente exactement ce que traverse Alexandre, le protagoniste de cette histoire.

Je ne peux pas parler des titres de chaque tome de la trilogie, « L’imposteur », « Le Passeur » et « Le Maître », sans dévoiler l’intrigue.

 


Quel est le message que vous souhaitez faire passer dans ces romans ?

 

Le récit de cet écrivain raté, bloqué et malheureux, est rempli de créativité, de fantaisie et d’évasion. C’est un voyage, une aventure psychologique qui vous prend et vous entraîne dans l’inconscient de cet auteur frustré.

Tandis qu’il soigne son âme à l’aide de techniques documentées et concrètes, le lecteur peut les appliquer à sa propre personne afin de panser ses éventuelles blessures secrètes. Ou bien, s’il n’a pas de problèmes, se régaler d’un incroyable périple.
C’est un hymne à la vie et à l’imagination, un roman d’aventures positif qui fait du bien. Il parle aussi de protection individuelle.

 

Il faut préserver à tout prix l’enfant que nous avons en chacun de nous, car lui seul sait ce que nous sommes réellement. Si nous le perdons, nous nous perdons. Dans le monde incertain qui nous entoure, les dangers sont légion. Ils sont rabâchés sans relâche par les médias, à tel point que, parfois, j’ai l’impression que ces derniers souhaitent nous asservir en nous confinant dans la peur.
Cela me rappelle la Bête. C’est une terreur qui tourmente et épouvante le protagoniste dans Insight. C’est son plus terrible ennemi.

Avec ce roman, j’ai voulu encourager tous ceux qui désirent vivre et se battre pour préserver le beau. En ces temps difficiles et instables, nous devons tous nous transformer en soldats de vie et lutter contre ces fléaux insidieux.

 

 

Dites-nous-en un peu plus sur votre routine d’écriture. Avez-vous déjà connu le syndrome de la page blanche ?

 

Je souffre de bien des syndromes, mais celui de la page blanche n’en fait pas partie. Je pense que c’est parce que je n’écris jamais si je n’ai rien à dire. Je n’ai pas non plus de blocage psychologique à ce niveau. La page blanche découle d’un manque d’idées, ou bien d’une peur paralysante de l’échec.

Ma facette de réalisateur m’a obligé très tôt à faire les choses. Dans ce métier, nous sommes dans l’action et ne pouvons pas nous permettre de blocages artistiques. J’ai simplement adopté ce « mindset » pour l’écriture de livres.

Cependant, j’ai le désir d’écrire depuis mon adolescence, mais j’ai attendu d’avoir 45 ans pour m’y mettre ! C’était la peur de ne pas être à la hauteur qui retenait ma plume. Comment, moi, Frédéric Tort, je peux ne serait-ce qu’imaginer écrire un roman ? Je pensais que j’allais salir cette littérature que j’aimais tant. Vous voyez, à chacun son traumatisme.

 

En ce qui concerne ma routine, elle est simple. Lorsque j’ai une idée qui tient la route et que mon labeur de réalisateur m’en laisse le temps (souvent en hiver), je me mets au travail. Premièrement, j’écris l’histoire en version scénario. Les actions pures et dures ainsi que la plupart des dialogues. C’est une phase longue et chaotique.
Ensuite, c’est de la discipline. Je me fixe une date de livraison et je travaille. J’écris le matin entre 6 h 30 et 9 h 30, ensuite je commence ma journée de travail officielle, celle qui me nourrit. Le soir, je vais marcher. J’appelle cela : la pêche aux idées. C’est en arpentant les sentiers qu’elles me viennent. Je prends des notes vocales sur mon téléphone pour ne rien oublier et, le lendemain matin, je les écris. Et ce, jusqu’à ce que le roman soit terminé.

 


Pourquoi et comment avez-vous choisi EHJ ?

 

Lorsque j’entreprends quelque chose, je me forme toujours tout seul. Des recherches interminables sur internet, une obsession, la chasse constante de cette info de plus qui m’aidera à faire la différence. L’écriture n’a pas dérogé à la règle.
Tandis que j’étudiais le monde de l’autoédition, je suis tombé sur les excellents «
Tutobar » de M.I.A, sur YouTube. Des heures d’enseignements tellement utiles que j’ai voulu connaître la ou les personnes de l’ombre. Qui était derrière ces pépites de savoir ?

 

J’ai rapidement découvert le site des Éditions Hélène Jacob. Coïncidence ou bien coup de pouce du destin ? Le siège se trouve à Toulouse, non loin de chez moi ! J’ai donc envoyé une requête par mail, non pas pour tenter de publier mon roman (je ne le pensais pas assez bon), mais plutôt pour suggérer une rencontre à Hélène en lui soulignant le fait que nous appartenons tous deux à la même région et que nous sommes forcément connectés par les liens secrets du cassoulet.

Je rajoutais qu’il serait merveilleux de pouvoir profiter au passage de quelques bribes de sa sagesse afin de gérer mon autoédition avec succès. L’approche lui a plu. Elle a accédé à ma demande.


Nous nous sommes si bien entendus, lors de notre entrevue, qu’Hélène m’a proposé de transmettre le manuscrit de Les bourriques au comité de lecture. Bingo… Il a été apprécié.

 


Pour finir, donnez à vos lecteurs trois bonnes raisons de courir acheter Insight à partir du 16/10…

 

Je ne suis jamais le mieux placé pour vendre mes propres créations. Trop d’attachement, de sentiments et d’émotions.


Je citerai ici un membre du comité de lecture qui a écrit un retour très touchant : « Pour moi, il y a tout ce qu’il faut dans ce livre : un peu d’humour, du suspense, de belles valeurs d’amitié, de solidarité, d’entraide, de courage, de croyance et persévérance en ses rêves. C’est une lecture positive qui fait du bien, un hymne à la vie et pour cela je dis vraiment MERCI et bravo à l’auteur. »